Cet article a été rédigé par Nicolas, du blog Avenue des investisseurs
Avant toute chose, rappelons une évidence : pour investir, il faut une capacité d’épargne. Donc il faut nécessairement dépenser moins que ses revenus, idéalement tous les mois, de façon à pouvoir placer régulièrement. Car les petits cours d’eau font les grandes rivières.
Il y a aussi un 2ème levier : la capacité d’endettement. C’est-à-dire que si l’on a des revenus, la banque nous permet d’emprunter pour investir en immobilier (généralement à hauteur de 33 % des revenus).
Voilà pour la théorie. Mais concrètement, comment investir ? Pour cela, il faudra être discipliné sur du long terme (on ne construit pas une « mini-fortune » en 1 mois) et utiliser les bonnes enveloppes et bons dispositifs.
Définir ses projets
Réfléchissons d’abord à nos projets de vie. Car on va placer et investir différemment selon ses projets :
- Court terme : des travaux à financer ? Une voiture ? Des vacances ?
Il s’agit ici de l’épargne de précaution. En pratique, on placera sur livret A quelques milliers d’euros. Vu le rendement très faible (0,50 %), inutile de trop le remplir. En effet, ce n’est pas de l’investissement, on ne couvre même pas l’inflation donc en réalité on s’appauvrit.
- Moyen terme : achat immobilier d’ici 4 ans ?
Dans ce cas, on va pouvoir placer en fonds euro d’assurance vie. Les fonds euro sont garantis sans risque de perte en capital, et les bons fonds euros ont un meilleur rendement que les livrets (autour de 2 % en 2020 pour les meilleurs fonds euros du marché). On expliquera ensuite l’assurance vie, il faut bien choisir.
- Long terme : pour financer les études des enfants dans plus de 8 ans ? La retraite ?
C’est pour ces projets long terme que l’on va réellement investir. Qui dit investissement, dit engagement long terme, bonne espérance de rendement contre un risque de perte en capital (risque qui s’atténue en investissant à long terme). Concrètement, les 2 marchés les plus porteurs historiquement sont le marché actions et le marché immobilier. Pour investir en actions et en immobilier, on trouve une nouvelle fois l’assurance vie, mais il y a aussi le PEA (plan épargne actions) et plusieurs dispositifs immobiliers (location nue, location meublée LMNP, etc.)
Finalement, une fois que l’on a fait le tour de nos projets, on peut définir notre allocation patrimoniale. C’est-à-dire combien on garde en épargne de précaution, et combien on va investir en fonds euro pour du moyen terme, et en actions et immobilier pour du long terme.

Investir en fonds euro, actions et immobilier via l’assurance vie
L’assurance vie est une excellente enveloppe pour investir. Pour 2 raisons :
1/ La diversification
Sur un même contrat d’assurance vie, on peut investir sur plusieurs « supports d’investissement » :
- le fonds euro : pour la sécurité, sans risque de perte en capital (mais rendement faible…on n’a rien sans rien) ;
- les unités de compte : dans le jargon financier, il s’agit de fonds d’investissement. On trouve des fonds d’investissement en actions, en obligations, en immobilier (SCPI et SCI notamment).
Ainsi, tous les épargnants peuvent investir selon leurs projets : plus ou moins en fonds euro, en actions, en immobilier…et on peut arbitrer d’un fonds à l’autre. Rappelons que l’on peut sortir quand on veut d’une assurance vie, l’argent n’est pas bloqué.
En pratique, il faut bien choisir ses assurances vie, car il y en a des dizaines différentes. Attention aux frais, à la qualité du fonds euro et au choix des unités de compte (comparatif des meilleures assurances vie sur Avenue des investisseurs). On peut investir sur plusieurs assurances vie pour encore plus diversifier les fonds euros et unités de compte.
2/ La fiscalité de l’assurance vie : véritable niche fiscale
On recommande souvent de « prendre date » sur assurance vie. C’est-à-dire d’ouvrir le plus tôt possible. Pourquoi ? Parce qu’arrivé aux 8 ans du contrat d’assurance vie, on peut sortir ses plus-values sans impôt sur le revenu ! Exonération à hauteur de 4 600 € par an de plus-value (9 200 € pour les couples). Il y a simplement les prélèvements sociaux à payer (17,20 % sur la plus-value).
Tant que l’argent reste sur le contrat d’assurance vie, il n’y a pas d’impôts. Donc l’imposition ne se déclenche que quand on sort de l’argent (ce qu’on appelle un « rachat »).

Investir en actions sur PEA
Le PEA (plan d’épargne en actions) permet d’investir également en actions. En pratique, quand on vire de l’argent sur PEA, la somme atterrit sur la poche espèces. A ce stade, pas de risque car l’argent n’est pas investi. Ensuite, quand on le souhaite, on peut passer des ordres pour investir en actions.
Le PEA est l’enveloppe préférée des actionnaires. Pourquoi ? Car l’autre enveloppe disponible pour investir en bourse est le compte-titres ordinaire (CTO) qui est bien plus taxé (tous les ans sur les plus-values et à 30 % sur les dividendes). Alors que les plus-values du PEA, tout comme l’assurance vie, ne sont taxées que quand on sort de l’argent du PEA. Et quand le PEA est âgé de plus de 5 ans, il y a exonération d’impôt sur la plus-value ! En contrepartie, on ne peut verser « que » 150 000 € sur PEA (alors qu’il n’y a pas de plafond sur assurance vie et CTO).
En pratique, plutôt que d’investir au pif sur des actions, on préfère les trackers. Nous avons déjà parlé de l’investissement en ETF. Il s’agit d’investir sur un indice (CAC 40 par exemple) tout entier. Donc bien moins risqué, car on diversifie facilement et de façon « passive ». Et on peut même investir sur un ETF S&P 500 (indice Américain), alors que le PEA est en principe réservé aux actions Européennes. Historiquement, le gain est de 7 % par an (c’est une moyenne lissée sur le long terme, car il y a des hauts et des bas selon les années, donc il faut investir régulièrement sur le long terme).
Attention, comme l’assurance vie, il faut bien choisir son PEA. En effet, il y a des courtiers très chers (frais d’ordres et frais fixes appelés droits de garde) et d’autres avec des tarifs plus raisonnables et des interfaces plus fonctionnelles pour passer des ordres facilement (comparatif des meilleurs courtiers PEA sur Avenue des investisseurs). Contrairement à l’assurance vie, on ne peut détenir qu’un seul PEA.

Investir en immobilier
Vaste sujet. On peut investir en immobilier de multiples manières. A commencer par l’achat de sa résidence principale. Et il y a aussi l’immobilier locatif qui permet d’investir grâce à sa capacité d’endettement (crédit immobilier) et non plus avec son épargne :
- les SCPI : on en a parlé avant, il s’agit de « pierre-papier » disponible notamment sur les bons contrats d’assurance vie. Concrètement, cela revient à acheter des parts d’un grand parc immobilier (des dizaines voire centaines d’immeubles) et d’en percevoir les loyers. Donc aucun effort de gestion, c’est la société de gestion qui fait tout (achat, gestion locative, travaux, paiement des factures, etc.) Voir le fonctionnement des SCPI.
- la location nue : achat d’un appartement pour mettre en location sans meuble. C’est la location par défaut. Il faut gérer soi-même, y passer beaucoup de temps et il y a des risques locatifs (loyers impayés, vacance locative, dégradation). Et fiscalement, les revenus fonciers sont très taxés.
- la location meublée (LMNP) : comme la location nue, mais avec des meubles. Idéal pour louer à des étudiants ou des jeunes actifs, en studio ou T2. Très avantageux fiscalement par rapport à la location nue, car on peut amortir comptablement le bien immobilier.
- les dispositifs de défiscalisation type PINEL : très populaire donc j’en parle, mais rarement intéressant. En effet, on constate que dans la plupart des cas, la défiscalisation ne compense pas la moins-value (appartements très généralement vendus trop chers).
Celles et ceux qui ont la fibre entrepreneur investiront plutôt en location nue ou meublée. Alors que les autres, pour éviter le stress du bailleur, préféreront la « pierre-papier » SCPI qui permet en plus d’investir à partir de 1 000 € seulement tout en diversifiant.

En résumé : chacun investira selon ses projets et son aversion aux risques. Les plus frileuses et frileux placeront davantage en fonds euro et moins en actions et immobilier, mais la rémunération sur le long terme ne sera pas la même. Toujours est-il que l’assurance vie et le PEA sont les 2 plus belles enveloppes françaises pour investir.
Notez que l’on peut aussi investir sur des marchés plus exotiques (de façon plus marginale) : les cryptomonnaies, l’or, les forêts, les belles montres…mais c’est une autre histoire !
Si cet article vous a plu, n'hésitez pas à laisser votre adresse e-mail pour recevoir gratuitement mon mini-livre :
« Les 5 erreurs à éviter quand on veut faire fructifier son argent »
Vous y découvrirez les pièges les plus fréquemment répandus sur le chemin de l'indépendance financière et comment les éviter. La bise !

Je hais les spams autant que vous ! Votre adresse email ne sera jamais cédée ni revendue. En vous inscrivant ici, vous recevrez des articles, offres commerciales et autres conseils pour vous aider à prendre en main vos finances et à atteindre l'indépendance financière. Voir mentions légales complètes en bas de page. Vous pouvez vous désabonner à tout instant.
Images : Photo by Gia Oris on Unsplash
Photo de Monstera provenant de Pexels
Écrire commentaire
Alagy (vendredi, 01 octobre 2021 11:54)
Article vraiment intéressant et complet sur le sujet :) Je recommande vivement la lecture. Pour en savoir plus sur l'investissement en bourse, je conseille de lire https://www.hellomonnaie.fr/investir-en-bourse/ pour s'informer plus en détail sur le sujet.