En 2021, je m'étais lancé le défi de vivre avec 864€ par mois tout inclus (loyer, alimentation, transport, habillement, vacances). Et j'ai tenu 9 mois... avant d'échouer. Je ne vais pas vous mentir et tenter de transformer un échec en succès. Cependant ces quelques mois m'ont énormément appris sur moi même. Découvrez dans cet article pourquoi j'ai échoué et les apprentissages tirés de cette expérience.
Vivre avec moins de 900€ par mois
Quand je me suis lancé dans ce challenge, les réactions autour de moi ont été pour le moins mitigées. Certains amis m'ont dit que le mieux serait d'emménager dans une grotte, d'autres que c'était de toute façon impossible.
On m'a dit que c'était pas assez, que je ne pourrais plus rien me permettre ou encore que j'étais juste radine.
Mais on m'a aussi dit que c'était trop. Certaines personnes gagnent 900€ nets par mois et ont peut-être même des enfants à charge. "Pas la peine donc de faire la maline avec ce défi." semblaient-ils me dire.
Mais je me suis lancée dans cette aventure avant tout et surtout pour moi. Pour apprendre à mieux me connaître, pour me reconnecter avec l'essentiel. Certains font le tri dans leurs placards, moi, j'ai fait du tri dans mes dépenses.
Pourquoi j'ai abandonné
Si vous suivez mon blog, vous avez peut-être vu passé mes rapports mensuels qui détaillaient mes dépenses. Les premiers sont plutôt chaotiques ou difficiles mais j'ai ensuite trouvé ma vitesse de croisière et pour être honnête: oui, on peut vivre avec moins de 900€ nets par mois à condition de ne pas avoir de personnes à charge et d'avoir la chance, comme moi, d'avoir un loyer réduit.
Tout allait bien jusqu'à l'été, puis j'ai un peu perdu en motivation mais mes dépenses étaient encore dans les clous. En septembre je suis partie en vacances et au retour j'ai décidé de laisser tomber.
Pour être honnête, ce n'est pas l'aspect financier qui m'a fait craquer, mais surtout toute l'organisation autour de ce défi:
- J'ai reçu de l'argent en cadeau pour mon anniversaire, est-ce que je l'ajoute à mon budget mensuel ?
- Et si je vends quelque chose, sur Vinted par exemple ?
- J'ai un gros achat, il faut que je le répartisse sur le budget de plusieurs mois.
- J'ai explosé mon budget Communication, je dois prendre de l'argent d'un autre budget.
- Puis j'ai reçu une carte de transports en commun de mon travail et je me suis demandé si c'était triché...
Bref, je me suis légèrement (beaucoup) pris la tête. Ajoutons à cela les articles de blog qui détaillent mes finances: "est-ce que les gens n'en ont pas marre de juste lire mes dépenses tous les mois?"
Si je devais conseiller quelqu'un qui se lance dans un défi similaire, je dirais:
- Fixez-vous un budget mensuel global, sans catégories
- Transférez le reste de votre salaire sur un compte d'épargne au début du mois
- Tout ce que vous arrivez à gagner en plus (Vinted, brocante, petit boulot) et les cadeaux s'ajoutent à votre budget (pour vous motiver à trouver des moyens d'augmenter votre budget).
Ce que j'ai retiré du défi
Passons maintenant aux points positifs de ces 9 mois de challenge financier.
J'ai économisé... beaucoup
C'est tellement évident que c'en est presque une lapalissade: quand on vit en-dessous de ses moyens, on met de l'argent de côté. Et quand on se lance dans un défi pareil, on économise forcément beaucoup d'argent.
Cela fait partie de éléments qui motivent à continuer le défi. J'ai investi l'argent non dépensé dans mon portefeuille d'ETF et je le regarde grandir.
J'ai pris de bonnes habitudes
Il y a cinq ans, je m'étais mise au défi de ne pas manger de sucre pendant au moins un mois. J'ai tenue trois mois et quand j'ai recommencé à manger sucré, certaines habitudes étaient restées: je ne mangeais plus de tablette de chocolat, j'avais repéré les produits sans sucre ajouté.
Et bien là, c'est pareil. Quand j'ai dit: bon y en a marre, j'envoie tout balader, je n'ai pas doublé mon budget, loin de là. Même si dans la foulée, j'ai fait quelques grosses sorties (resto, bar), dans l'ensemble, les habitudes sont restées.
Je fais beaucoup plus de vélo qu'avant, je n'ai plus d'achats compulsifs ou spontanés que je regrette quelques jours plus tard. Quand j'achète un livre ou un objet, ma première pensée est: est-ce j'ai besoin qu'il soit neuf ? Où puis-je l'emprunter ou l'acheter d'occasion ? Et en plus, c'est bon pour la planète !
Je sais ce que j'aime vraiment
Quand on réduit tout au maximum, on se rend compte de que ce qui est vraiment important pour soi :
- Non, je n'aime toujours pas le shopping. Et pourtant, j'ai dû jeter pas mal d'affaires usées au cours de cette année. Mais il faut aussi avouer que j'ai une mère qui non seulement sait coudre mais en plus fait des créations à tomber ! Merci maman !
- Idem pour les meubles, quand j'entends le prix de certains canapés ou meubles, une petite voix dans ma tête me dit: "pour le prix là, je peux partir 3 semaines en vacances." Chacun est libre de dépenser son argent comme il/elle l'entend sans jugement de valeur, c'est juste pas mon truc.
- Justement, mon truc à moi c'est les vacances et les voyages. C'est le moment de l'année où je ne regarde pas (trop) à la dépense. Impossible de m'en passer, je serais bien trop malheureuse !
- Pareil pour les sorties et les trucs organisés entre copains: concerts, bars et restaurants, voilà mon péché mignon.
Autrement dit, pour me faire plaisir, je sais maintenant vraiment qu'il faut miser sur l'immatériel. En cas de crise de shoppingite aigue, un livre à la rigueur mais sinon un ticket de concert me rendra plus longtemps heureuse qu'une nouvelle robe.
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